Contre vents et années, Denise Desjardins
Un jour où j’étais particulièrementTriste d’être éloignée de Mâ AnandamayiEt que des milliers de kilomètres nous séparaient,Je ressentis cette distanceComme un coup de poignard au coeur.Puis il me semble, en un éclair soudainDe vérité,Qu’elle et moi nous respirions le même air,Que nous étions doncEnvahies, activées du mêmeÉlan de vieEt que, malgré la distance, nous n’étions pas séparées.Il m’apparut alors faire partie d’un jeu immense,Le jeu de l’énergieOù tant d’êtres différents, tant de créatures multiplesÀ l’infiniPeuplent cette terre,Mus par cette même énergie unique, toute-puissante,Et qui, étant infinie, se différencie à l’infini,où tant de formes nourries du même souffle d’air,Animées par la même force vitale,Se présentent les unes aux autres dans leurIncommensurable variété tout aussi infinie.Les formes paraissent, s’usent et disparaissent.Ainsi en sera-t-il pour moi bientôt.La terre se dépeuple et se peuple à nouveauEt prend de nouveaux aspectsÀ l’infini, semble-t-il,Un infini vertigineux.
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